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Certains cinéastes suisses tels que Richard Dindo ou Werner Schweizer ont montré que l’insertion d’extraits de films préexistants dans un documentaire soulève des enjeux proprement esthétiques et demande de s’interroger sur le traitement des images du passé. A l’ère d’Internet où la citation filmique est omniprésente, cette pratique pose d’importantes questions de déontologie, comme en témoignent notamment les récents débats suscités en France par le documentaire d’archives colorisées Apocalypse, la 2ème guerre mondiale.

En lien avec un projet de recherche et de réalisation de films sur l’histoire de la Suisse développé par le Réseau Cinéma CH à la demande de l’OFC, des participants issus de différents milieux du cinéma débattront du potentiel artistique de la pratique citationnelle ainsi que des limites juridiques et éthiques d’une telle démarche. On évoquera par ailleurs la politique archivistique d’institutions engagées dans la préservation du patrimoine audiovisuel (Cinémathèque suisse, TSR) qui déterminent en partie les conditions d’utilisation des sources. La numérisation permettant potentiellement d’accroître la visibilité de telles archives, on s’interrogera sur les modalités de diffusion de ces images : à qui s’adressent-elles ? Qui devrait y avoir accès ? Que peuvent apporter d’anciennes images à de nouveaux discours audiovisuels ? Avec un objectif : celui de proposer un regard actuel et créatif sur les images du passé.

Animation : Alain Boillat, secrétaire général du Réseau Cinéma CH

Participants :
Pierre-Emmanuel Jaques, historien du cinéma, chargé de cours et de recherches (UNIL)
Daniel Künzi, cinéaste
Bernhard Lehner, monteur, enseignant, directeur de la filière Bachelor en Cinéma à la ZHdK
Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse
Sven Wälti, conseiller juridique (Suissimage)

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Qu’est-ce qu’un « film politique » ? Cette question a déjà fait l’objet de nombreuses discussions, mais il nous paraît primordial de ne jamais cesser de se la poser, car chacun attache à ce type d’interrogations des conceptions et valeurs qui lui sont propres. En outre, la façon d’appréhender le politique au cinéma varie en fonction des époques : cette notion n’est plus pensée de nos jours comme dans les années 1980. Dans notre pays, le débat sur le film politique et sur la politique du cinéma remonte au Nouveau cinéma suisse. On peut toutefois se demander pourquoi, aujourd’hui, nous ne produisons plus guère de films politiques. L’un des freins à ce type de sujets résiderait-il dans le sentiment d’avoir atteint en Suisse une certaine saturation ? L’urgence de véritables confrontations avec la politique aurait-elle disparu, la fibre des héros menaçant de s’émousser dans une sorte d’écœurement ? Ou le cinéma aurait-il désormais été supplanté par d’autres moyens de communication plus appropriés à la formulation de questions politiques, à l’instar d’Internet, un médium permettant une communication plus rapide, moins coûteuse et (peut-être) plus efficace ? L’expression « No Politics, please, we’re Swiss » serait-elle devenue la devise de la production cinématographique suisse ? Cette table ronde co-organisée par les collaborateurs de la publication annuelle Cinema permettra d’aborder ce sujet en lien avec le dossier de leur dernière livraison en donnant la parole à des cinéastes, des chercheurs et des représentants de différentes branches du milieu cinématographique.

Animation : Julia Zutavern (historienne du cinéma)

Participants :
Sabine Gisiger (cinéaste)
Marcy Goldberg (historienne du cinéma)
Nicole Hess (journaliste de cinéma)
Ivana Lalovic (cinéaste)
Werner Schweizer (cinéaste et producteur)