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Les moyens limités dont dispose la production cinématographique en Suisse font que les projets d’une certaine dimension ont besoin de passer par la coproduction pour se réaliser. Ces dernières années, différents milieux – la Confédération mais aussi la profession elle-même – ont encouragé, voire explicitement exigé des coproductions. Que signifient ces nouvelles conditions de production pour les films sur le plan du contenu et sur le plan esthétique? Comment les conditions et les partenaires de coproduction influent-ils sur la liberté artistique des auteurs, sur les sujets et les histoires – et qu’est-ce que cela signifie au bout du compte pour l’identité de la création cinématographique suisse? Quand et dans quelle mesure les coproductions créent-elles des conditions propices à une stimulante ouverture, et quand et jusqu’à quel point sont-elles synonymes de restrictions et obligent-elles les idées artistiques à se soumettre ou à s’adapter aux conditions de production? Et qu’en est-il dans l’autre sens? La Suisse a-t-elle aujourd’hui un intérêt quelconque en tant que partenaire de coproduction pour un cinéaste étranger? Les changements concrets qui ont lieu aujourd’hui dans le paysage cinématographique, l’influence des conditions de production des coproductions sur les contenus et l’esthétique des films de fiction et des documentaires seront au centre du débat mettant aux prises des producteurs et réalisateurs suisses ayant des expériences différentes dans ce domaine.

Intervenants/invités

Marcel Hoehn, producteur T&C Filmproduktion (notamment Beresina, Giulias Verschwinden, The Guantanomo Trap), membre pendant de longues années de la Commission fédérale du cinéma

Christian Davi, réalisateur et producteur de la société de production Hugofilm, qui a réalisé des coproductions avec l’Allemagne et l’Autriche (Tannöd, Pepperminta)

Tiziana Soudani, productrice Amka Film (Corpo Celeste, coproduction Suisse-Italie-France 2011)

Werner «Swiss» Schweizer, membre pendant de longues années de la commission d’experts de l’OFC en charge du documentaire, producteur de Dschoint Ventschr et réalisateur ayant l’expérience de la coproduction

Vadim Jendreyko, réalisateur et producteur de la société Mira Film GmbH, qui a, entre autres, réalisé les coproductions Die Frau mit den 5 Elefanten (2009) et Kossakowskys Antipoden (titre de travail, 2012).

Animation

Bettina Spoerri, critique de film à la NZZ, rédactrice de l‘annuaire CINEMA

Débat en français et allemand, avec traduction simultanée

Une manifestation organisé par la redaction de l‘annuaire CINEMA en collaboration avec le Réseau Cinéma CH et les Journées de Soleure

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L’omniprésence du cinéma de fiction sur les écrans a pour conséquence de reléguer tout film qui ne relève pas de ce statut aux marges du champ cinématographique. De façon complémentaire, ce phénomène contribue à entretenir le sentiment que l’« imaginaire » serait l’apanage du cinéma fictionnel, tandis que le « réel » se trouverait confiné dans le seul film documentaire. Or, à y regarder de près, les frontières entre documentaire et fiction s’avèrent nettement plus poreuses qu’il n’y paraît : le cinéma documentaire n’est en effet pas perméable à l’influence des schémas fictionnels et le cinéma de fiction n’est pas exempt d’« effets documentaire ». Ce constat est flagrant en Suisse où la place privilégiée que la tradition documentaire a su se ménager au sein de la production contraint presque tout réalisateur ayant des velléités de fiction à acquérir une expérience préalable dans le domaine du documentaire.

A l’occasion de la seconde table ronde « Parler cinéma » qu’il organise cette année, le Réseau Cinéma CH vous convie donc à explorer les frontières entre fiction et documentaire au cinéma. En présence de personnalités telles que le réalisateur Nicolas Steiner, Jean Perret, responsable du Département cinéma de la HEAD, Maike Thies, spécialiste du documentaire animé à la ZHdK, et François Bovier, expert à l’UNIL de l’œuvre de Peter Watkins, il s’agira de discuter des différents éléments (pratiques filmiques, choix narratifs, types de personnages, interprètes, genres, etc.) qui permettent de situer un film du côté de la fiction et/ou du documentaire. Cette table ronde prélude au numéro que la revue Décadrages consacrera au printemps à Peter Watkins, cinéaste qui a fait de l’exploration des limites entre fiction et documentaire sa spécificité.

Participants (sous réserve):

Nicolas Steiner (réalisateur de Kampf des Königinnen [2011] et de Combat des reines [2012])

Jean Perret (responsable du Département cinéma/cinéma du réel de la HEAD-Genève.)

Maike Thies (Zürcher Hochschule der Künste [ZHdK], spécialiste du documentaire animé)

François Bovier (Université de Lausanne [UNIL], spécialiste de Peter Watkins)

Modération

Margrit Tröhler, Professeure au Seminar für Filmwissenschaft de l’Université de Zurich (UZH)

Table ronde en français et en allemand, avec traduction simultanée